De Naïja à Abidjan
Un pays est anglophone et l’autre est francophone. Quoi qu'il en soit, entre 1 et 4 millions de personnes d'origine nigériane vivent aujourd'hui en Côte d'Ivoire.
Un proverbe veut “que si vous trouvrez un endroit sur terre ou il n’y a pas de Nigérians, cela veut dire qu’il n’y a pas de vie humaine possible dans ce lieu.” Il est vrai que les communautés nigériannes sont présentes dans de nombreux pays. La Côte d’Ivoire n’est pas l’exception à cette règle.
Il y a entre 1 et 4 millions de personnes d’origine Nigériane dans le pays, des Yorubas dont beaucoup viennent de la ville d’Ejigbo dans l’état d’Oshun, en passant par les Igbo et Hausas.
La première vague migratoire des Nigérians en Côte d’Ivoire a commmencé il y a plus d’un siècle – en 1902, bien avnt que l’un ou l’autre de ces pays deviennent indépendants. Plusieurs décénnies plus tard, de nombreux Igbos se sont installés au pays après la guerre du Biafra – à l’époque l’ancien président ivoirien Félix Houphouet Boigny avait passé un accord avec Chukwuemeka Odumegwu Ojukwu, le premier président du Biafra, afin de lui permettre ainsi qu’à ses proches de trouver refuge en Côte d’Ivoire. La communauté Igbo réside toujours en Côte d’Ivoire de nos jours ainsi que des milliers de Nigerians d’autres ethnies. Certains sont nés en Côte d’Ivoire, d’autres y ont migré, soit seuls ou avec leur familles. Dans la commune de Treichville, à Abidjan, il y a même un quartier anciennement nommé Biafra en l’honneur des migrants Igbo. À Abidjan, les Nigérians ont leur quartiers prisés comme Bomakouté Ayass, un marché à Adjamé ou le maquis Yassonde (les maquis sont des bars Ivoriens) à Adjamé.
Cependant, malgré le fait que la contrée a la réputation d’être très accueillante, comme tous les pays, la Côte d’Ivoire n’échappe pas à la xénophobie (??) qui a atteint un point culminant durant la guerre civile en 2022. Ces tensions vont dans les deux sens: la CAN de 2023 a été une belle manifestation d’acte de solidarités mais aussi de divisions entre les deux pays, surtout quand certains Nigérians ont exprimé un certain dédain et une ignorance totale envers la Côte d’ivoire, un fait d’autant plus sidérant que des millions de Nigérians vivent dans le pays. Le phénomène des fans de football ayant un comportement d’incultes sur les réseaux sociaux n’est pas nouveau. Mais une telle ignorance est une triste vision quand on prend en compte le fait que les relations entre leNigéria et la Côte d’Ivoire précède leur respectives colonisations et que de nombreux échanges culturels ont eu lieux entre eux depuis.
Les Nigérians en Côte d’Ivoire vivent principalement à Abidjan, dans des quartiers comme Adjamé ou Youpougon. C’est le cas d’Olawalé Ibrahim, un homme d’affaires. «J’ai visité la Côte d’Ivoire il y a des années et de fil en aiguille je suis resté. Un jour je reournerais au Nigeria pour de bon, j’ai toujours ma maison là-bas.»” Ibrahim est arrivé à Abidjan en 1994. “Beaucoup d’autres Nigerians ont une opinion différente. Ils ont passé plus de temps en Côte d’Ivoire et préfèrent rester ici. Ils ne peuvent pas retourner au Nigéria et préfèrent mourir ici. La Côte d’Ivoire est notre deuxième pays.»
Ibrahim se souvient du temps ou l’ancien président Ivoirien Laurent Gbagbo a accédé à la tête de l’état en 2000, à l’époque, de nombreux étrangers ont été ciblé par les mesures prises par le gouvernement et ses soutiens. La radio nationle allait même jusqu’à propager des messages ouvertement xénophobes. Les factions pro-Gbagbo sont allées jusqu’à pillé certains commerces détenus par des personnes d’origine Bourkinabé. «La plupart des Ivoiriens sont des personnes ouvertes d’esprit mais les politiciens ont un impact sur la manière dont les gens réfléchissent», ajoute-t-il.
Les difficultés économiques restent la première raison pour laquelle tant de Nigérians s’installent en Côte d’Ivoire. Ayanjimi-Jai, vendeur de vêtements de seconde main’ vit en Côte d’Ivoire depuis 1993. «À Lagos, il était difficile de faire des plans pour le futur, parce qu’il y avait beaucoup de difficultés pour se procurer de l’essence, de l’electricité et même de l’eau. Il y a bien plus de ressources en Côte d’Ivoire.», explique-t-il. «J’étais dans la marine avant et ensuite, je suis arrivé en Côte d’Ivoire et ne suis jamais reparti.» Comme beaucoup de migrants, il a fait face à de nombreuses difficultés, et parmi celles-ci, apprendre la langue. «Le français est une langue difficile pour moi en tant qu’anglophone». En dépit de la barrière de la langue, Jai a choisi la Côte d’Ivoire pour y vivre, plutôt qu’un pays anglophone comme le Ghana, qui est l’imtrophe. Pour lui, les problèmes auxquel fait face le Ghana concernant l’approvisionnement en électricité et eau sont bien trop similaires à ceux auxquels il faisait face dans sa terre natale au Nigéria.
Professor Bell Ihua, un sondeur enquèteur Nigérian, panafricaniste, et le directeur éxécutif du Africa Polling Institute (API), a écrit dans le passé sur les communautés Nigérianes en Côte D’Ivoire. Il explique qu’il y a une autre raison surprenàte qui explique l’augmentation de la communauté Nigériane en Côte d’Ivoire: les églises. «La croissance des églises, en particulier celles évangéliques, est une autre raison plus récentes expliquant cet auglentation des vagues migratoires.» explique Ihua. «Il y a des sections de ces méga églises qui s.exportent à présent en Côte d’Ivoire, comme les Redeem Church et la Christ Embassy.»
Ces vagues migratoires ont aussi apporté ont aussi un impact au Nigéria. Le professeur Ihua explique que dans la ville d’Ejigbo, dans l’état d’Oshun, les liens culturels avec la Côte d’Ivoire restent forts. Le français est la deuxième langue la plus parlé là-bas. La plupart des habitants sont parti en Côte d’Ivoire ou ont des membres de leur famille qui y vivent. Ainsi, ils intègrent naturellement la langue française dans leur tissu social au fil des années. Il y a aussi des Ivoriens qui vivent à Ejigbo. «Il y a des anciens qui sont nés en Côte d’Ivoire qui parlent français à cause de cette connection qui durent depuis si longtemps. Ils vont même jusqu’à donner des prénoms français à leurs enfants, à manger de la nourriture Ivoirienne comme de l’attiéké et de l’alloco», décrit le professeur Ihua, ajoutant que des parties de l’architecture locale sont inspirées par le style francophone. «Ils ont même leur propre version de l’allocodrome [des restaurants à ciel ouverts ou l’on mange de la cuisine locale Ivoirienne] ou les gens achètent leurs plats. Et d’après le professeur Ihua, chaque semaine, il y a au moins cinq bus qui font la distance Ejigbo à Abidjan, un autre élément démontrant que la communauté se sent connectée aux deux cultures et tradition aussi bien Ivoiriennes que Nigérianes.
Ihua est certain que la communauté Nigériane a continué d’augmenté au fil des annés. «Aussi bien les Igbos ainsi que les Yorubas ont continué de s’installer», dit-il. «Les flux migratoires au Nigéria ont été amplifiés par les différents problèmes économiques et sociaux. Les jeunes Nigérians qui n’ont pas la possibilité de s’installer dans les pays occidentaux vont peut-être considérer l’éventualité de voyager dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest à la place.»
Les relations entre les deux pays continuent de se développer. «D’un point de vue diplomatique, les Nigérians n’ont pas oublié le soutien que les Ivoiriensont apporté au Biafra pendant la guerre civile et cette relation continuera de grandir de manière cordiale.» Les échanges culturels se developpent des deux côtés. Par example, Ayanjimi est fier d’avoir appri aux Ivoiriens des élément de sa culture Nigériane. Il n’a aucune intention de revenir au Nigéria et est presque certain qu’il restera en Côte d’Ivoire pour le reste de sa vie. «La Côte D’Ivoire c’est mon foyer et je me sens Ivoirien de coeur.»
Les nations Africaines ont été pensées et crée en raison de frontières factices et les divisions artificielles, souvent entre pays frontaliers, ont été crées par un groupe de pays Européens. En fonction du pays qui les a colonisés, des différenxes arbitraires sont apparu également.
La conférence de Berlin en 1885 a démarré le processus par lequel de nombreux pays européens décidant de protéger leurs intérêts ont divisé l’Afrique en nations artificielles, selon les mots du président Tanzanien Julius Nyerere. L’une des tristes conséquences de ces frontières imposées par la colonisation est la disparition de nombreux échanges culturels et humains en raison des barrières de la langue et de la culture. Il est plus facile, par example pour des Africains francophones d’échanger l’un avec l’autre qu’entre des Africains anglophones et Francophones. En dépit des ces problèmes, les Africains sur le continent voyagent d’un pays à un autre et ainsi per.ettent d’améliorer leur connaissances des différentes cultures existantes. Les communautés Nigérianes ont crée et maintenu des connections en Côte d’Ivoire, ou certains y vivent depuis des décennies, y ont bâti des vies, on ne peut que l’espérer, meilleures. Ces liens multigénérationels, vont pouvoir contribuer à définir une bas pour l’établissement de futurs échanges culturels à travers le continent, libres des limitations de nos structures coloniales.